La poste … c’est une catastrophe

Numéro 141

Juin 2007

8,00

Catégorie :

La poste ... c'est une catastrophe

France Telecom, c'est tout comme

Les poètes passent leur temps à écrire des lettres... que jadis Dame La Poste remettait le lendemain et dans quelque coin que ce soit du territoire. Fier et beau était le facteur. À faire à pied  ou à vélo des dizaines et des dizaines de kilomètres, il avait bien mérité le sourire de la concierge ou le verre de vin rouge du fermier (production locale s'entend).

Les poètes passent leurs journées et parfois leurs nuits à échanger leurs soucis ou leurs joies, à coups de fils...  Jadis la douce voix de la Demoiselle du téléphone reliaient entre eux, du nord au sud, le trouvère et le troubadour. Après une vacation de 8 à 10 heures, le casque sur la tête, les oreilles et les mains paralysées, Mademoiselle quittait son central téléphonique pour aller porter un télégramme annonçant fiançailles ou enterrement. La vie suivait son cours... La France aussi...

Aujourd'hui, plus de facteurs mais des préposés à vider des sacs ou des paquets dans des boîtes nommées cidex, plus de Demoiselles mais des voix anonymes à l'accent asiatique ou africain vous proposant, à l'heure du repas, des packaging d'abonnements.

Tous les journaux, sans exception de droite à gauche et vice-versa, se font l'écho du mauvais fonctionnement de ces anciennes administrations devenues des sociétés peu recommandables   où les directeurs parlent eux que de "corporate", de "staffing" ou de "world company".

L'usager, le client, l'abonné... tout ça c'est du passé. Aujourd'hui il faut piéger, attraper le gogo qui se présente à un guichet, et de gré ou de force lui refiler un produit (assurance-vie, portable téléphonique, etc.) dont il n'a pas besoin. C'est la technique du "forcing" doublée du 'brasma" (bonjour, regard, attention, sourire, merci, au-revoir).

De qui se moque-t-on ? Devinez.

Avec ça ajoutons que les nouveaux dirigeants de ces entreprises rejoignent de plus en plus les patrons aux salaires mirobolants alors qu'un personnel de plus en plus restreint, n'est souvent  recruté que pour une mission précaire. Quant aux représentants du personnel chargés de défendre les intérêts des salariés, ils se chamaillent entre eux, déclenchant chacun dans leur secteur, des grévettes qui ajoutent au mécontentement général.

Le Conseil d'administration de notre association, comprend d'anciens responsables de la fonction publique, ils ne peuvent que constater les dégâts, râler au besoin.

Dernier point, la mise à mort par La Poste des tarifs réservés aux revues de poésie... qui étant jugées "non rentables doivent disparaître". La délégation de Bordeaux ou de l'Aquitaine est l'une des plus en avance dans ce domaine là. Elle n'a pas hésité à nous arnaquer, au point qu'il a fallu supprimer notre autorisation de retrait d'office sur notre compte de chèques, pour éviter les ponctions  injustifiées...

Quant à France Telecom... si vous tombez en panne... eh bien vous y restez ! Une seule manière de joindre un technicien en composant le 66 10, une voix monocorde vous ânone, vous êtes à moins de 5 minutes d'attente, à moins de  4... 3... 2... 1... et la même voix d'ajouter "tous nos techniciens étant en ligne, veuillez renouveler votre appel...

Pitié  !  Pitié  !  Pitié  !

 

André Desforges